Louise Labrousse, réalisatrice de film d’animation, nous raconte son parcours, des bancs de l’école à la production de son premier court métrage d’animation, Stuffed, via, notamment, les fonds de soutien de Pictanovo.

Une passion pour le dessin et des rencontres l’amènent au cinéma d’animation
Louise a 22 ans. Originaire de Lens, elle passe ensuite une bonne partie de son enfance sur l’île de la Réunion. Passionnée par le dessin et, de retour en métropole, elle passe un BAC Arts plastiques à l’ESAAT, tout en s’intéressant de plus en plus au cinéma d’animation. Cette année-là, elle fait la connaissance d’étudiants en DMA cinéma d'animation (diplôme post-bac) qui l’amènent à découvrir la richesse du format court "je découvrais qu'il existait une foule de récits et d'esthétiques, même les plus accidentées, et qu'elles avaient leur place à l'écran. Mon intérêt pour l'animation est venu de là".

Le bac en poche, elle passe le concours d’entrée et intègre la classe préparatoire de l’école SUPINFOCOM RUBIKA (Valenciennes), pendant un an elle s’exerce et se perfectionne sur différentes techniques liées aux images de synthèse, mais l’animation traditionnelle lui manque. Elle intègre alors, sur concours, le DMA cinéma d’animation de l’ESAAT, ce qui lui permet également de s’orienter vers la réalisation. "D'une certaine façon, c'était un retour à mes premiers amours".

 Son film Stuffed ? Une idée dans un coin de la tête…
L'idée a émergé doucement au gré de son parcours d'étudiante et de jeune adulte.
"J'avais été très étonnée et charmée par Futon, de Yoriko Mizushiri, (vu pendant son année post bac à Supinfocom) une œuvre d'une sensualité, d'une douceur, que je n'avais, personnellement, encore jamais connue au cinéma. (…) Cela m'a touchée directement, physiquement, ce qui ne m'était pas encore arrivé avec un film. Des possibles s'ouvraient alors à moi sur ce qu'on pouvait donner à voir et à ressentir en matière d'érotisme. Cela m'a donné de la nourriture et de l'envie pour créer".

"J'ai d'abord joué Stuffed, dans ma tête, de différentes façons. J'imaginais des sons, des images, voire des plans. Le film, encore imaginaire, m'accompagnait toujours, quelque part dans un coin de mon cerveau. En dernière année de DMA j'ai commencé à sortir des croquis, du texte".

…jusqu’à sa participation au Créatalents !
En 2018, Louise présente son projet de court métrage Stuffed au concours  Créatalents, challenge des étudiants des Hauts-de-France, porté par Pictanovo. "Je venais d'être diplômée du DMA et je souhaitais me lancer professionnellement. Comme je tenais très fort à mon projet et que j'étais curieuse de voir jusqu'où je pouvais l'emmener, j'ai voulu me confronter à l'épreuve du pitch. Si je ne pensais pas être récompensée, j'espérais au moins me faire remarquer. Finalement, les deux sont arrivés".

Louise remporte le prix Image du Créatalents et les 1000€ dédiés. A partir de ce moment-là les choses se mettent en place et tout s’accélère.

"Avec le prix de 1000 € obtenu j'ai pu m'acheter du matériel. (…) J’ai rencontré Matthieu Liégeois, mon actuel producteur, à l’issue du pitch au Créatalents. Intrigué par le projet, il m’a invitée à le présenter à ses associés de Tchack. Après quoi ils se sont engagés à me donner une aide et un regard sur l’avancement du film. A partir de Janvier 2019, j'ai postulé à l'accompagnement proposé par L'Acap (la Première Des Marches), un suivi sous forme d'ateliers mensuels pour continuer à faire mûrir Stuffed. Quand mon dossier a été assez convaincant, Matthieu Liégeois m’a parlé de son envie de produire le film, à Lille, dans les studios Tchack, dès la fin de l’accompagnement de l’Acap. Notre collaboration est devenue plus étroite à partir de ce moment-là (…) et Stuffed a beaucoup évolué".

Un producteur et des financements régionaux
Louise prépare donc ses premiers dossiers de demande de financement, avec l’équipe de Tchack. Ils frappent ensemble à la porte de Pictanovo et y déposent un dossier de demande d'aide. Elle obtient  une aide au développement, puis quelques mois après une aide à la production, ça y est la machine est lancée !

"Je suis très heureuse de bénéficier de l'aide à la production de Pictanovo, après avoir pu bâtir les fondations du film grâce à l'aide au développement, et j'ai hâte de voir tout cela porter ses fruits d'ici quelques mois".

Une réalisatrice à part entière ! 
Quand on lui demande ce qui l'a poussée à en faire son métier, elle répond : "A côté du dessin j'ai depuis longtemps apprécié écrire des histoires. J'imagine que c'est la rencontre de ces deux amours, de la belle ligne et de l'écriture, qui fonde mon envie de créer du sens par l'image. Comme j'ai toujours eu le sentiment d'avoir des choses à montrer et à exprimer, encore davantage quand j'ai découvert tous les récits intimes rendus tangibles par l'animation, j'ai innocemment eu envie de pouvoir faire ça la plupart de mon temps. C’est une vraie chance de pouvoir le faire en ce moment".

Pour en savoir plus sur Stuffed :

Synopsis : Une femme découvre que des nouilles sortent de son vagin et s’en amuse. Dans une orgie solitaire mêlant dégustations et petites morts, le personnage verra son corps s’emplir et se transformer...

Un film produit par Tchack et soutenu par Pictanovo, avec l'aide de la Région Hauts-de-France.

Et la technique utilisée pour réaliser Stuffed ?
"Il y a du crayon et de la peinture sur verre. La peinture sur verre est utilisée pour tout ce qui relève de l’humide, de la nourriture, du fantasme en fait. Et elle prend de plus en plus de place jusqu’à avoir des plans en peinture uniquement. Il s’agit de peinture à l’huile appliquée sur une plaque de verre, montée sur une structure appelée “banc-titre”, au-dessus de laquelle un appareil photo vissé sur une potence permet la prise d’images. Une table lumineuse, sous la plaque, rétro-éclaire la peinture et des projecteurs, au-dessus, assurent la bonne visibilité des couleurs. Ce type de peinture ayant un temps de séchage long, j’ai le temps d’enlever, bouger, ajouter de la matière à chaque image capturée. Le total donnant une animation. J’aime beaucoup cette technique car je la trouve très sensuelle. Je peux peindre avec des pinceaux mais aussi avec mes doigts. Improviser l’animation, garder les erreurs, intégrer des liquides ou du savon pour créer des effets… Tout cela me plaît beaucoup !"

Encore un peu de patience avant de voir son court métrage terminé
"A cette heure, je suis en phase de réécriture suite à un dépôt au CNC, pour l’aide avant réalisation (...) Les bases du film sont là (scénario, visuels définitifs, animatique, note d’intention, etc.). Je dirais qu’il va falloir s’armer de patience et attendre encore deux ans, pour voir le film fini !"

Pour en savoir plus sur Louise :

Votre film préféré : Je crie mon amour pour le travail de Yoriko Mizushiri et de Marta Pajek. J’ai adoré Grave, à sa sortie, c’est un film que je trouve généreux et enthousiasmant.
Votre devise favorite : Je sais pas… Bon appétit ? Ce n’est pas une devise mais tant pis.
Où vous voyez-vous dans 10 ans ? : Je n’en ai aucune idée. Je ne vois pas si loin. Dans tous les cas j’espère que j’aurai adopté un petit chat et que j’aurai appris à danser le rock.
Le super pouvoir que vous voudriez avoir : Me changer en animal, ça a l’air marrant. Ou être élastique.
Ce que vous détestez par-dessus tout : Le sentiment de honte.
Si vous étiez un personnage de film : Le personnage de mon film, j’imagine.
Dreamworks ou Disney ? : Disney.
Coquillette ou Ramen ? : Rāmen, ça c’est sûr !
Papier à dessin ou tablette numérique ?  : Mon coeur balance. Les deux sont de très bons outils.

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Contact

Caroline Vercoutre
Chargée de communication
Tel: 03.20.28.27.08
Email: cvercoutre@pictanovo.com

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